Telematin

Il y a des matins qui comptent plus que d’autres. Ce jour-là, nos marais s’invitent sur les écrans de France 2. L’émission Télématin choisit de raconter le Morta, ce bois millénaire qui dort depuis des siècles sous la tourbe et fait battre le cœur de notre coutellerie. Pour nous, c’est une grande fierté de voir notre territoire et notre savoir-faire mis à l’honneur dans ce rendez-vous national. Avec Maya Lauqué et son reporter Loïc Ballet, les téléspectateurs découvrent la Brière autrement : au rythme d’un matin d’extraction, là où tout commence, enfin presque.

Un bout de terroir dans le manche du couteau

Bottes aux pieds, Loïc participe à l’extraction du chêne des marais de Brière : le Morta. Depuis 5 000 ans, ces troncs, en cours de fossilisation, attendent patiemment d’être prélevés puis transformés. En effet, le Morta ne se vend pas sous forme de matière première. Seuls les artisans locaux le travaillent. À l’Atelier JHP, nous fabriquons des couteaux de table, de chef, d’office, pliants ou fixes, etc. D’autres artisans d’art briérons créent des bijoux, des sculptures ou encore des stylos.

Devenu quasiment un bois pierre, le Morta s’est fortement minéralisé. Il s’est chargé en silice d’où sa couleur d’un noir quasi ébène aux reflets caramel qui rend chaque manche unique.

Pour détecter la présence des troncs, nous avançons en enfonçant une sonde métallique jusqu’à la garde. Ressentir un obstacle signifie que peut-être une pièce de Morta se trouve sous nos pieds. Reste alors à creuser, dégager soigneusement, s’émerveiller, extraire puis reboucher.

Car oui, nous remettons toujours la surface en état selon une charte stricte de protection et de respect de l’écosystème et de sa biodiversité. Ce règlement définit notamment les dates d’extraction (6 semaines au total), mais aussi le quota annuel. 

Loïc rappelle le déroulement de la création du marais. Au commencement était une immense forêt de chênes. Petit à petit, le niveau d’eau monte et ces arbres séculaires s’effondrent et s’enfoncent. Mais au lieu de se détériorer, ils se sont formidablement bien conservés, car la tourbe leur a fourni un milieu anoxique. 

Du Morta à l’assiette, l’émission ne fait qu’une bouchée

Le journaliste ne se contente pas d’une caméra, il nous offre une expérience olfactive et gustative. Hugo Charcolin, propriétaire du restaurant guérandais, La tête de l’art, nous accompagne. À sa table, le chef sublime les produits locaux dans une cuisine à 95 % briéronne. Ce jour-là, il improvise une pierrade et nous prépare une sauce minute, du bœuf et des légumes. Tout provient du marais : depuis la viande jusqu’à la pierre sur laquelle Hugo la saisit. L’odeur minérale de cette pierre chauffée résonne alors comme un écho gourmand à l’extraction matinale.

Couteaux Morta - Pierrade improvisée par le le chef Hugo Charcolin, un matin d'extraction du Morta

Nous sommes toujours touchés de voir notre territoire mis en lumière à la télévision nationale, car derrière chaque lame se cache aussi une histoire d’hommes et de femmes, de gestes et de passions. Nous espérons que ce reportage vous donnera envie d’en savoir plus sur ce bois d’une extrême noblesse qui constitue l’ADN de notre coutellerie.

Coutellerie qui d’ailleurs emménage très bientôt dans de nouveaux locaux dans lesquels il nous tarde de vous accueillir😉.

À vos agendas les amis, nous vous attendrons nombreux et ne manquerons pas de vous informer lorsque nous serons sur place.