LCP, la chaîne parlementaire s’intéresse aux Couteaux Morta dans son émission 1000 pays pour demain. La journaliste, Rebecca Fitoussi, accueille Ronan Dantec : sénateur écologiste, vice-président de la Commission d’aménagement du territoire et du développement durable. Il rappelle que la Loire-Atlantique est une région dynamique de par son industrie, sa qualité de vie, la proximité de la mer et sa richesse culturelle. L’atelier JHP fait partie des artisans ligériens incontournables. Jean-Henri Pagnon, le coutelier, avoue que l’entrepreneuriat est une vie de difficultés. Il revient notamment sur la demande d’indication géographique engagée par l’Association des Artisans Briérons du Morta, parcours du combattant dans lequel les adhérents se sentent seuls.

Indication géographique du Morta : 2 ans de travail en suspens

La genèse des couteaux Morta

Il y a 16 ans, la lecture de La Brière de Châteaubriant envoie un signal fort à Jean-Henri Pagnon. Il y découvre le Morta, un bois local inégalable. Des troncs de chênes enfouis depuis 5 000 ans dans la tourbe noire, chargés en silice et toujours en cours de fossilisation, jonchent le marais.

Passionné de coutellerie, il voit son destin prendre forme : l’alliance du Morta et du couteau. 

🔪 Une matière première au bilan carbone exceptionnel. Pensez, il doit parcourir… 1 500 mètres (oui, nous avons bien dit mètres) pour rejoindre l’atelier de fabrication.

🔪 Une implantation locale porteuse de sens. Son projet entrepreneurial prend une envergure familiale, contribue à l’économie de la presqu’île guérandaise et participe à faire connaître le Morta aux yeux du public.

🔪 La réalisation de son rêve de créer l’objet d’une vie : le couteau.

L’appel de l’INPI pour protéger le nom Morta

Il y a 2 ans, l’institut National de la Propriété Intellectuelle invite l’atelier JHP à déposer un dossier d’indication géographique. Le but ? Protéger l’appellation Morta dans son territoire : la Brière. Car oui, « Morta » est un mot issu du patois briéron. Or, de plus en plus de sites internet vendent leur chêne des marais, comme du Morta.

Vous aimeriez, vous, acheter du Brie fabriqué à l’étranger ? Naaaan…

Le morta est un chêne des marais, mais tout chêne des marais n’est pas du Morta.

JHP

Les artisans locaux qui travaillent le Morta constituent alors l’ABAM (Association Briéronne des Artisans du Morta) dont Jean-Henri est président, pour bénéficier de la protection géographique.

2 ans de travail mis en attente

Avec les différents acteurs juridiques, l’ABAM rédige donc un cahier des charges, en respectant les conseils de l’INPI.

Car oui, son but est également de valoriser le produit auprès des jeunes générations. Faire des émules et voir fleurir de nouveaux ateliers artisanaux serait une vraie joie et un réel coup de pouce à l’économie briéronne et guérandaise.

Elle corrige, rectifie. Bref, pugnace et déterminée, l’association peaufine le projet et dépose un dossier conforme aux prescriptions.

Retournement de situation ! L’INPI demande de modifier le cahier des charges « Morta » en « Morta de Brière ». 

En effet, l’INPI, contrairement à la nouvelle réglementation européenne, n’accepte pas les noms seuls. 

Mais l’ajout du mot Brière permettrait tout simplement à tous les artisans qui importent du chêne des marais des pays de l’Est ou qui fabriquent un morta de synthèse, comme l’évoque Ronan Dantec, de vendre leur produit sous le nom Morta. 

Protéger le mot Morta sous l’appellation « Morta de Brière » ?

Pourquoi ne dit-on pas alors du Brie de Brie ?

La réponse est dans la question… Pour le Morta, c’est pareil.

Avec le concours de la FFIGIA (Fédération Française des Indications Géographiques Industrielles et Artisanales), l’ABAM envoie alors une cinquantaine de lettres à des députés, des sénateurs, des cabinets ministériels.

On se sent souvent seul dans ce genre de situation,

conclut Jean-Henri Pagnon.

En attendant la décision de l’INPI, les artisans déplorent l’hémorragie provoquée par les contrefaçons.

Le constat de Ronan Dantec

Le sénateur Ronan Dantec rappelle que les cadres administratifs protègent les activités et enrichissent un pays. Il admet cependant qu’un lieu de régulation serait le bienvenu pour traiter les « cas non prévus » par les normes. Point de réponse concrète immédiate donc ! L’ABAM ne lâche rien, elle continue son combat quotidien pour que le Morta reste briéron.

😉 Chers amis, nous espérons publier très vite un nouvel article pour vous annoncer l’aboutissement de ce projet à valeur patrimoniale et émotionnelle.

Je découvre la collection de Couteaux Morta.

Les autres émissions où le Morta joue la star.