Couteaux Morta - Forger sa légende

Référence dans le monde de l’artisanat, la revue bimestrielle Le Monde des Artisans relate l’activité de nos artisans français et leur offre une tribune de parole. Tourné vers ces professionnels du savoir-faire traditionnel, le journal les informe de l’actualité, des innovations, leur apporte des conseils. Apprentissage, élections, réseau, conjoncture, les thèmes abordent tous les aspects de la vie des entrepreneurs. Depuis 2015, une section témoignage étoffe les rubriques et pointe sur des créateurs florissants désireux de partager leur expérience, leur amour du travail et de la région dans laquelle ils officient. Septembre, saison de l’extraction, dans le Monde des Artisans, la coutellerie fait son entrée : échange avec Jean-Henri Pagnon de l’atelier éponyme JHP, qui, la lame dans l’âme, forge sa légende.

Le Monde des Artisans - Couverture

LE MONDE DES ARTISANS | LA COUTELLERIE FORGE SA LÉGENDE

Le Monde des Artisans s’intéresse aux couteaux et nous interviewe. Gros plan sur la Loire-Atlantique, la presqu’île guérandaise, Saint-André-des-Eaux, une région qui a désormais sa coutellerie. À mon arrivée en Brière, passionné de couteaux depuis l’enfance, je recherche immédiatement la lame locale. Quel étonnement lorsque je ml’aperçois qu’elle n’existe pas. Ah ! Surprise ! Absence que je vais très vite m’employer à corriger. Comment ? En lisant ! Eh oui, c’est au fil des pages de Châteaubriant « La Brière » que j’ai fait la connaissance du matériau qui va changer ma vie. Depuis des années et des années, sans le savoir, les Briérons marchent sur un trésor. Avec cette découverte, une nouvelle légende est née, celle de l’atelier JHP.

COUTELLERIE ET MORTA | UN TOUCHER DE BOIS POUR UN CARACTÈRE DE FER

Voilà maintenant 5 000 ans que, dans le sol tourbeux de la Brière, se fossilisent des troncs de chênes. En effet, à l’origine « les chênes régnaient en maître » sur la région souligne la revue artisanale. Enfouis dans les marais actuels, ils se sont nourris de la terre pour lentement se métamorphoser en ce bois, unique au monde, que l’on appelle le Morta. Au premier coup d’œil, je comprends que je tiens là, le partenaire idéal pour une lame de qualité.

Appartenant aux propriétaires locaux, dont je fais partie, le Morta gagne officiellement sa place de choix et sert de matière première pour la fabrication des manches de couteaux, les désormais renommés Couteaux Morta.

COUTELLERIE D’ART | L’ART AVANT TOUT

Immédiatement, j’explique clairement ma position au journaliste du Monde des Artisans, je veux un produit haut de gamme, la productivité ne fait pas partie de mes critères majeurs. Je développe donc 3 catégories de couteaux : les couteaux de cuisine et de table, les couteaux fixes et les couteaux pliants. La fabrication avoisine les 5 000 unités annuelles. Pour ce faire, il me faut extraire une bonne vingtaine de troncs chaque année. Tantôt bruts, tantôt rehaussés d’ivoire de mammouth ou d’une fine couche bleue de fibre vulcanisée, les manches rivalisent de force de pureté. J’insiste sur le caractère « bien tranché » de ces petits bijoux de coutellerie.

Chaque nouveau modèle débute par 25 pièces numérotées « qui s’arrachent en quelques minutes » dans ma boutique de Saint-André-des-Eaux ou sur mon site internet.

NOS CLIENTS | NOS AMBASSADEURS

Une typologie de clientèle ? Difficile ! Les allées et venues dans l’atelier-boutique témoignent de l’hétérogénéité de nos visiteurs. Leur point commun est avant tout leur passion, collectionneurs certains, tous sont esthètes et amoureux de la nature. Pour tous ces gens-là, j’insiste sur « le service après vente irréprochable, le sens de l’accueil et du service, l’affûtage ou la réparation à la demande ». La rencontre, les attentions et le packaging soigné achèvent de convaincre les clients, « tous repartent en devenant nos ambassadeurs ».

COUTEAUX MORTA | UNE COMMUNICATION DÉCALÉE

Les Couteaux Morta ne se vendent pas, ils s’achètent. Les vidéos racontent la vie de l’atelier, mais j’aime y intégrer un ton décalé. L’idée est de partager le quotidien avec nos abonnés. C’est ainsi qu’ils ont notamment découvert que le café de l’atelier JHP se prépare dans la cuisine de Léon, celle du film, oui, oui ! Sur un sujet de passion, on ne communique pas sérieusement, on travaille sérieusement !

Le Monde des Artisans termine son reportage en rappelant notre titre d’Artisan de l’année 2021 au prix Arts & Métiers organisé par CMA France et la Banque Populaire.

PETIT ALMANACH DE L’ATELIER DE COUTELLERIE JHP

2011 : je crée entreprise

2015 : la chaîne Arte diffuse un premier reportage « Douces France(s) »

2018 : 100 m 2 d’atelier voient le jour à Saint-André-des-Eaux

2020 : le 6e salarié arrive

2021 : Artisan de l’année du prix Stars & Métiers

 

Envie d’en savoir plus sur l’atelier JHP ? Chaussez vos lunettes et installez-vous confortablement !