Maître artisan d’art : un titre, des valeurs

Dans l’atelier, ce sont les mains des couteliers qui parlent. Le couteau prend forme, lentement. Chaque manche, chaque affûtage, chaque geste compte. Rien à prouver, seulement un savoir-faire à mettre en œuvre et à offrir. Plus haute distinction dans le domaine de l’artisanat, être maître artisan atteste de sa qualité technique et de sa volonté de perpétuer le patrimoine. Pour obtenir le titre spécifique de maître artisan d’art, il faut exercer une profession reconnue comme métier d’art. Mais au-delà du statut, ce label engage moralement son détenteur : préserver un héritage immatériel vivant et transmettre son expertise aux générations futures. Cette reconnaissance trace une ligne claire : celle de la rigueur, de la passion, de la fidélité au geste. Que reflète-t-il réellement et comment se lit-il dans un couteau Morta ?

Ce que signifie vraiment le titre de maître artisan d’art

Savoir-faire, exigence et contribution au patrimoine immatériel

Le titre de maître artisan en métier d’art est régi par les articles R.221-1 à R.221-3 du Code de l’artisanat. Il s’adresse tant aux personnes physiques qu’aux entreprises, dès lors qu’elles exercent un métier d’art défini à l’article L.212.2 et répertorié dans la liste de l’arrêté du 24 décembre 2015.

À ce jour, l’Institut pour les savoir-faire français recense 281 métiers d’art répartis en 16 secteurs d’activités, parmi lesquels : émailleur sur lave, malletier, fresquiste, guillocheur, sculpteur sur bois, chaumier, marbrier ou encore… coutelier.

Obtenir le label de maître artisan d’art témoigne de trois critères majeurs :

1. le savoir-faire ;
2. un haut degré d’exigence dans l’exercice de la profession ;
3. une contribution au patrimoine immatériel.

Pour ce faire, l’artisan exerce un geste précis enrichi au fil du temps (façonnage d’un manche en Morta, guillochage de la lame). Il respecte les codes et les règles de l’art spécifiques (luthier, coutelier, potier). Il transmet sa technique rendant alors son savoir-faire évolutif. Au-delà de la fabrication d’un objet, l’artisan fait vivre sa pratique. C’est ainsi qu’il contribue au patrimoine culturel immatériel.

Patrimoines immatériels : quand le geste devient mémoire vivante

Le tissage traditionnel, la facture instrumentale ou les rituels de fabrication artisanale sont autant d’exemples de patrimoines immatériels. En coutellerie, c’est le travail du bois pour le manche, la forge de la lame ou encore le guillochage manuel qui perpétuent des gestes ancestraux transmis par les maîtres à leurs apprentis.

En France, Anna Le Corno (ébéniste), Nicolas Pinon (laqueur), Mathieu Bassée (brodeur architectural) ou encore Janaïna Milheiro (plumassière) arborent ce titre à force d’un parfait dosage de techniques et de respect des traditions associés à leur créativité.

🔪 C’est ce même fil invisible que chaque couteau Morta prolonge : celui d’un geste ancestral transmis par la main, pour durer dans le temps.

Artisan, maître artisan et maître artisan d’art : quelles différences ?

Les artisans

L’artisan est un chef d’entreprise qui :

• détient un diplôme ou un titre homologué dans le métier ;
• exerce une activité professionnelle de production, de transformation, de réparation ou de prestation de service relevant de l’artisanat (selon la liste du Code de l’artisanat) et en génère l’essentiel de son revenu ;
• est économiquement indépendant ;
• être immatriculé au Registre national des entreprises (RNE).

Les maîtres artisans

Les maîtres artisans sont des chefs d’entreprise qui ont valorisé leur savoir-faire et leur activité pendant plusieurs années. Dans la majorité des cas, ils ont participé à la formation d’apprentis.

Les maîtres artisans d’art

Pour les métiers d’art, les mentions d’artisan et de maître artisan prennent une dimension particulière.

On parle alors d’artisan d’art ou de maître artisan en métier d’art. Les conditions d’obtention restent similaires à celles du maître artisan classique, à une exception près : exercer un métier reconnu comme métier d’art, selon l’arrêté du 24 décembre 2015.

Cela concerne par exemple :

• la restauration du patrimoine mobilier ou immobilier ;
• la création d’objets contemporains ou traditionnels.

Devenir maître artisan d’art : ce qu’il faut savoir

Les conditions préalables à l’obtention du label maître artisan

Trois situations permettent d’obtenir le titre de maître artisan.

1. Être titulaire du Brevet de Maîtrise dans le métier exercé ou dans un métier connexe et avoir 2 ans de pratique professionnelle. Dans ce cas, la demande se formule auprès du président de la Chambre des Métiers de l’Artisanat.

2. Être titulaire d’un diplôme de niveau de formation au moins équivalent au Brevet de Maîtrise dans le métier exercé ou un métier connexe, de justifier de qualifications en gestion et en psychopédagogie équivalentes à celles des unités de valeur correspondantes au Brevet de Maîtrise. Tout cela associé à 2 années de pratique professionnelle.

3. En l’absence de diplôme, être immatriculé au Registre National des Entreprises depuis minimum 10 ans dans le métier et prouver un savoir-faire reconnu, que ce soit par la qualité de son travail ou par l’accueil d’apprentis à l’atelier.

Dans les cas 2 et 3, le titre est attribué par la commission régionale des qualifications.

La démarche à suivre

Le titre de maître artisan est attribué par le Président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat en lien avec la Commission régionale des qualifications.

La demande pour le label de maître artisan d’art se fait directement auprès du Président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat.

Dans les deux cas, le formulaire est disponible sur le site de votre CMA régionale.

Devenir maître artisan en coutellerie

Le métier de coutelier fait partie des 281 métiers d’art officiellement reconnus. À ce titre, un coutelier expérimenté peut tout à fait prétendre au label de maître artisan en métier d’art, à condition de répondre aux critères évoqués plus haut : ancienneté, qualification et engagement dans la transmission.

Ce titre souligne la qualité technique du travail de l’acier et du bois. Il témoigne aussi de la capacité à allier tradition et création, notamment à travers le guillochage, le choix des matériaux ou encore l’harmonie du manche.

🔪 Dans un atelier comme JHP, où chaque couteau naît du dialogue entre l’acier et le Morta (bois millénaire), cette reconnaissance prend tout son sens. Elle valorise un savoir-faire vivant, exigeant, transmis de main en main.

Ce que le label change dans l’atelier et dans un couteau Morta

Dans l’atelier JHP

Une coutellerie labellisée maître artisan d’art fait preuve d’exigence technique. Chaque geste respecte le savoir-faire et met les matériaux en valeur. Les couteliers et coutelières engagent leur créativité pour proposer des innovations. Le défi quotidien se trouve dans l’équilibre entre les pratiques ancestrales et le souhait de faire vivre le produit et la tradition. De ces artisans, dépend la transmission des gestes et l’envie des jeunes générations à prendre le relais et à pérenniser l’amour pour ces métiers d’antan.

🔪 Cette responsabilité sociétale a participé à notre volonté de promouvoir le Morta, chêne des marais de Brière. En effet, plus ce bois millénaire local sera reconnu à sa juste valeur, plus les jeunes artisans auront à cœur de le travailler et de perpétuer sa réputation.

Sur un couteau Morta

Fabriquer des couteaux d’art, c’est mêler judicieusement une matière noble et un savoir-faire d’une grande richesse à l’émotion que son propriétaire ressentira en le prenant dans sa main. Le couteau est un objet culturel, familial, transmis. Il porte l’histoire du bois qui le compose, celle de la famille qui l’offre, ou celle que vous choisirez d’y inscrire. Chaque couteau Morta est unique par les émotions qu’il sucite. Et vous aussi. Dans tous les cas, il fait corps avec l’âme de celui ou de celle qui le reçoit. Label maître artisan d’art ou pas, un couteau Morta est porteur des valeurs que vous lui donnerez.

Découvrez comment personnaliser votre couteau en y gravant un message manuscrit pour une touche unique et profondément intime.

Oui, l’Atelier JHP est labellisé maître artisan d’art. Pour autant, nos couteliers et coutelières ne pensent pas à cette distinction quand ils extraient le Morta ou quand ils affûtent la lame. Ils se concentrent sur le bonheur du ou de la future propriétaire du couteau qui prend vie entre leurs mains. Car c’est bien là leur plus belle récompense, les sourires et l’éclat dans les yeux de nos visiteurs.

🪶 Article rédigé par la plume affûtée de Christelle Lorant.

Nos sources :

• Institut pour les savoir-faire français
• Liste de reconnaissance officielle des métiers d’art

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