nouvel atelier JHP

De la forêt à la forge : la nature précède l’Homme

Vous remarquez d’abord les arbres, les chênes, le calme de la forêt.

Rue Augustin Fresnel, à Saint-Nazaire, le nouvel atelier JHP se fond dans le paysage briéron. À peine la porte franchie, un tronc de Morta vous accueille. Majestueux, imperturbable, il veille sur la coutellerie.

Immédiatement, un showroom vous invite à flâner entre les vitrines, à découvrir l’extraction sur grand écran ou à observer, en contrebas, le ballet silencieux (enfin presque) des couteliers.

Intérieur du nouvel atelier JHP à Saint-Nazaire avec charpente apparente et tronc de Morta suspendu

Morta pompe arrière, Paint It black, couteaux de chef Damas, EDC, les modèles de couteaux s’alignent pour le plaisir des yeux. Les doigts frémissent à la simple idée d’en effleurer le manche fait de ce bois vieux de 5 000 ans. Au milieu, le roman La Brière  d’Alphonse de Châteaubriant rappelle discrètement la genèse de l’entreprise.

Entre bois millénaire et forges neuves, l’atelier JHP écrit une nouvelle page de son histoire

Ici, tout respire le renouveau. Quatre backstands (au lieu de deux dans l’ancien bâtiment) et six tourets en double (également au lieu de deux). Production, contrôle qualité et expédition, chaque fonction trouve sa place. Dans cette ruche de bois et de métal, les couteliers se donnent à fond, parfois genoux à terre, faute de chaises livrées à temps 😉.

La coutellerie tourne déjà à plein régime alors que l’installation n’est pas tout à fait terminée. L’ancienne forge attend ses nouvelles collègues : une forge à gaz et une autre à charbon. Un marteau-pilon viendra compléter le tout et permettre aux couteliers de forger le Damas sur place. À ce jour, l’atelier JHP forge principalement l’acier 90MCV8 pour la production de la collection Brut de Forge.

Backstands et tourets dans l'atelier de coutellerie JHP équipé pour la production

Le volume et les espaces sont tels que le bruit devient un simple élément naturel, parmi l’odeur du parquet brut et le décor organique où le bois règne en maître des lieux. L’atelier sent le neuf, la passion et la promesse d’une belle longévité.

Alors, certes, les couteliers slaloment encore entre les coupures de courant, le rangement à finaliser, les livraisons à recevoir. Mais peu importe, car les visiteurs affluent, les lames se créent, les manches se façonnent dans un joyeux renouveau.

Au fond, tel un sage tranquille, repose un premier stock de Morta capable d’alimenter près d’un an de production, soit quelque six mille couteaux. Le reste sèche dans un entrepôt plus grand, non loin de là. À noter qu’il faut environ trois ans pour que le bois extrait des marais soit exploitable.

Stock de bois Morta stocké dans le nouvel atelier, prêt pour un an de production

Un seul être vous manque… vous connaissez la suite. Une présence fait encore défaut, celle de Rio 🐶. Car oui, c’est tout de même lui le vrai patron 😅. Mais, rassurez-vous les amis, Jean-Henri prépare tout pour son arrivée.

Comme le rappelle Jean-Henri Pagnon, coutelier maître artisan d’art, dans le journal L’écho de la presqu’île, le Morta est contemporain des pyramides d’Égypte. Ce chêne des marais de Brière donne à chaque couteau son âme et sa singularité.

Article du journal L'écho de la presqu'île sur le nouvel atelier JHP et le Morta

Connaissez-vous vraiment le Morta ?

Le Morta est un chêne des marais de Brière en cours de fossilisation. Enfoui depuis 5 000 ans dans la tourbe, privé d’oxygène, il s’est nourri des nutriments de la terre (la silice, notamment) et s’est minéralisé. Ce sont les différentes couches qui lui donnent sa couleur ébène, relevée de reflets caramel (ou cognac).

Aujourd’hui, son extraction est strictement réglementée. La Commission syndicale de la Grande Brière Mottière, les services de la biodiversité et le parc naturel régional de Brière s’assurent qu’elle respecte l’écosystème, le développement de la faune et de la flore. C’est pourquoi le nombre de troncs extraits, leur localisation, la méthode manuelle, la période, la remise en état du terrain sont autant de critères dûment surveillés.

Découvrir l’extraction du Morta.

La lutte pour l’indication géographique du Morta

Le saviez-vous ?

Le mot Morta provient du patois de Brière. Il ne s’applique donc pas à l’ensemble des chênes des marais que l’on trouve dans le reste de la France ou dans les pays de l’Est comme la Lituanie. Jean-Henri Pagnon travaille depuis plusieurs années déjà pour la reconnaissance territoriale du Morta. Un chemin semé d’embûches, mais l’atelier JHP ne lâche rien (jamais rien 😉).

En savoir plus sur ce combat pour l’obtention de l’IG Morta.

Dans ce nouvel atelier, le Morta retrouve son souffle. Mais l’avait-il jamais perdu ? Entre terre et patience, c’est tout un territoire qui continue de se forger.

Les couteliers JHP vous attendent dans leur nouveau cocon pour vous transmettre ce que le Morta leur enseigne : la patience, la force et la beauté du geste. Alors, quand venez-vous ?

Découvrez nos couteaux

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